Présentation par l’éditeur : Il appartient à l’historien de faire connaître les structures des temps écoulés et les hommes qui les animèrent. L’auteur s’est penché sur les gens des métiers de la vie quotidienne qui œuvrèrent en Lauragais durant la période allant des derniers Valois au crépuscule de la monarchie.
Les « brevets » d’apprentissage, parfois contrat de travail déguisé, aux dispositions souvent léonines, témoignent de la diversité des clauses, d’une ville ou d’un bourg à l’autre, mais aussi, au sein d’une même cité, d’un maître à l’autre et, chez un même maître, d’un contrat à un autre.
Cette diversité se retrouve dans l’éventail largement ouvert des dots constituées en faveur des artisans, indicatrices des fortunes des familles - généralement modestes - et suggérant une hiérarchie, au demeurant fluctuante, des métiers dans la pyramide sociale. La faible valeur des maisons que font apparaître les actes notariés surprend, comme surprend aussi l’inconfort des logements, révélé par les inventaires dressés après décès ; cet inconfort procède d’un esprit d’économie excluant tout superflu et poussé jusqu’à l’extrême, ainsi que l’attestent les guenilles des vestiaires.
Les statuts régissant certains des ces corps de métier nous dévoilent, par-delà la finalité religieuse affichée, la défense jalouse des intérêts des maîtres garantis par les privilèges accordés aux corporations. Les délibérations du conseil politique de Castelnaudary font de nous les témoins du conflit, aux rebondissements multiples qui, sur fond d’envolée du prix du blé, opposa, au XVIIIe siècle, les boulangers aux consuls de la ville, tandis que charpentiers et menuisiers se querellaient sur des questions de préséance pour le plus grand profit des gens de justice.
Extrapoler les données de cette étude sur l’ensemble de la province et a fortiori du royaume serait une grave erreur, mais voir dans le Lauragais une terre d’exception serait une erreur plus grave encore.
Le sommaire : Le sommaire complet est disponible sur le site de l’éditeur.
L’auteur : Henry Ricalens, docteur en histoire, a notamment publié aux Presses de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse deux études économiques et sociales : l’une, en 1994, sur Moissac du début du règne de Louis XIII à la fin de l’Ancien Régime, l’autre, en 1999, sur Castelnaudary au temps de Catherine de Médicis, comtesse de Lauragais.
Un avis : Les villages abritaient autrefois une foule d’artisans, tous aussi indispensables les uns que les autres aux besoins du monde rural et de la bourgeoisie des petites villes. Or, les ouvrages qui traitent des gens des métiers et de leur implication dans la vie quotidienne sous l’Ancien Régime ne sont pas nombreux (voir par exemple, Des ateliers au village, les artisans ruraux en Dauphiné sous l’Ancien Régime, par Alain Belmont). Le livre d’Henry Ricalens, même limité géographiquement au Lauragais, apporte une contribution majeure au sujet. Pour mener à bien son étude, l’auteur s’est appuyé principalement sur les actes notariés (notamment les contrats d’apprentissage, les « pactes de mariage », les inventaires après décès) et les délibérations du conseil politique de Castelnaudary (série BB des AD). Henry Ricalens analyse successivement :
|